La chambre d'agriculture de Lozère placée sous tutelle préfectorale

La chambre d'agriculture est le théâtre de fortes dissensions entre sa présidente FNSEA et la Coordination rurale

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Publié : 8h54 par La Rédaction avec AFP

La chambre d'agriculture de Lozère, théâtre de fortes dissensions entre sa présidente FNSEA et la Coordination rurale (CR) qui conteste sa réélection, a été placée sous tutelle de la préfecture, a-t-on appris mardi de sources concordantes. L'élément déclencheur remonte à vendredi, lorsque la CR a refusé de voter le budget 2026 et le budget rectificatif 2025, comme l'ont rapporté à un journaliste de l'AFP la présidente Christine Valentin (FNSEA) et plusieurs élus CR.


Cette situation a de facto entraîné la mise sous tutelle de l'organisme. "Dans l'immédiat, il s'agit d'achever l'année 2025 en payant les dépenses obligatoires", a expliqué à l'AFP la secrétaire générale de la préfecture, Laure Trotin, appelant à restaurer "un dialogue nécessaire" pour construire "un budget de compromis", faute de quoi le budget 2025 sera reconduit "aussi longtemps que nécessaire". Pour justifier son refus de voter les budgets, la CR a assuré n'avoir reçu les comptes "que la veille de la session", selon Jean-Luc Boulet, l'un des élus, pour qui "le blocage ne vient pas de la CR" mais de Mme Valentin, qui n'est selon lui "ni légitime, ni majoritaire". Une allusion aux résultats du scrutin de janvier: dans ce département rural le moins peuplé de France, la CR avait obtenu 13 élus sur 18 dans le collège 1 (exploitants actifs) mais les autres collèges représentants du monde agricole (salariés, retraités, coopératives...) avaient renversé la tendance pour arriver à une égalité parfaite et Mme Valentin avait finalement été élue au bénéfice de l'âge.


Lors d'une manifestation le 12 mars à Mende, une centaine de membres de la CR avaient vivement protesté déjà contre cette situation. La FRSEA Occitanie avait alors dénoncé les "pressions constantes et croissantes" et les "menaces" de la CR. "J'espère sincèrement que, grâce à l'intelligence collective au sein des élus de la Chambre, facilitée par la volonté de transparence démontrée de part et d'autre, le temps des blocages de principe cède enfin la place à la concertation constructive", a affirmé Mme Valentin dans un communiqué mardi. Lors des élections nationales en janvier, la CR, adepte des actions coups de poing et défendant une ligne à la fois libérale et souverainiste, avait effectué une large percée, bousculant l'hégémonie historique de la FNSEA/JA (jeunes agriculteurs).