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Pour le président de la CCI Occitanie, la crise aéronautique pourrait faire disparaître 80 000 emplois

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15 mai 2020 à 9h26 par Brice Vidal

Des perspectives noires pour l'aéro à Toulouse et dans sa région.

 

Ce jeudi, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Occitanie (CCIR) et Serge Crabié, président de la Chambre Régionale des Métiers et de l'Artisanat d'Occitanie (CRMA) ont tenu une conférence de presse. Les trois responsables ont présenté leur plan d'urgence pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Alain Di Crescenzo, filant la métaphore, prédit une crise très longue "on est parti pour courir un marathon et non un sprint".

Un choc économique

Un plan dévoilé jeudi pour "réussir la relance et sauver notre économie et préserver les emplois" a déclaré Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Car "le choc sera terrible" a rappelé Alain Di Crescenzo, le président de la CCI Occitanie pour qui tous secteurs confondus au moins "60 000 des 300 000 entreprises de la région vont connaître de très grosses difficultés d’ici la fin de l’année."

Ce "plan Marshall" est dévoilé le jour où des informations de la presse britannique laissent entendre qu'Airbus pourrait supprimer 10 000 emplois, dont une part a priori importante autour de Toulouse, Alain Di Crescenzo dit espérer que ces informations "ne soient pas confirmées" mais pessimiste, il lâche "je ne vois pas comment on éviterait une réorganisation chez Airbus, ce qui m'inquiète encore plus ce sont les 86 000 emplois sur la supply chain."

 

 

Car un, avion fabriqué à 20% par Airbus est conçu à 80% par les sous-traitants. "80 000 emplois directs et indirects sont menacés chez nous" explique, alarmiste, le patron de la CCI Occitanie ajoutant "certains cabinets d'analystes publient même des baisses allant jusqu'à 80% des charges d'Airbus et Boeing"

Alain Di Crescenzo dit s'en tenir aux conséquences d'une baisse de cadence d'un tiers comme annoncé par Airbus "ça signifie pour toute la chaîne - 50% en 2020, - 33% en 2021 et - 25% en 2022". Pour amortir le choc, "si on veut une vraie filière aéronautique, il faudra miser sur l'avion vert comme le dit la Présidente de région" explique AdC qui plaide pour trois types de soutien : "soutien financier avec du cash et des programmes de recherche et développement, mais aussi un volet social (formation et mobilité) et il nous faut réinternaliser les productions". Des perspectives noires qui supposent, pour éviter à la région un tsunami économique, un plan européen de très grande envergure.

 

 

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