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Près de Saint-Gaudens, les braqueurs pointaient leur arme sur la tempe d'une femme et s'enfuyaient avec 200 000 euros

Ils sont cinq, dont la maîtresse d'un des malfrats, à répondre de braquage à main armée et en bande organisée après ce home-jacking en juin 2020.

illustration - home jacking
illustration - home jacking
Crédit : @Adobeid

11 octobre 2023 à 7h45 par Brice Vidal

 

On appelle ça un « home jacking » : un cambriolage avec séquestration, sauf qu’en juin 2020 à Estancarbon, une très grosse somme avait été volée. Autant dire que le gang était bien renseigné et avaient méthodiquement préparé son coup. Pas suffisamment toutefois, puisqu'ils étaient interpellés par les gendarmes de la Section de recherches de Toulouse (SR) dans les 6 mois qui suivaient. 5 hommes et une femme sont renvoyés devant la justice depuis lundi, mais un des hommes a échappé au box de la cour d’assises de Haute-Garonne, Moïse Gimenez est en cavale. 

Le revolver sur la tempe de la femme du négociant 

Le soir des faits, la femme d’un riche négociant en voitures bien connu du Comminges rentre chez elle en voiture. Arrivée à hauteur de son portail, trois hommes visages dissimulés la braquent, la menacent de mort. Un des malfaiteurs lui colle le canon d'une arme sur la tempe. En quelques minutes, ils vident le coffre contenant montres de luxe et argent liquide. Préjudice : environ 200 000 euros.

Une bande organisée venue de Montauban

Les gendarmes vont identifier le Porsche Cayenne qui a servi au home-jacking et vont découvrir un profil génétique bien connu sur l'adhésif qui a servi de bâillon. Celui de Didier Gay, un Montalbanais à la mauvaise réputation, il connait le patron commingeois ciblé, il sait qu’il a de l’argent.

Les enquêteurs mettent en place une surveillance de son entourage gravitant autour d’une société de carrosserie tarn-et-garonnaise. Bingo. Le tableau est rapidement complet : il y a Nathalie la maîtresse qui va enterrer 14 000 euros dans son jardin d’Albias. Arnaud Pellegrin dit "l’alcoolo", le videur de discothèque Taqhi. Le GIGN sera réquisitionné pour certaines interpellations vu le profil des lascars, probablement armés. Il y a aussi Moïse et Patrick les deux gitans, une fois interpellé le premier demandera à sa compagne de donner du cash à un avocat, « pour partager un repas avec le juge d’instruction » en charge de l’enquête. Technique assez folklorique et somme toute peu efficace pour soudouiller un magistrat français. L'étude du bornage de leurs téléphones (prépayés) terminera de convaincre les enquêteurs qu’il y a bien eu un voyage entre le Tarn-et-Garonne et le Comminges la nuit du crime.

Les braqueurs se sont arnaqués entre eux 

A l'audience, ils se renvoient la balle, Gay le "beau mec" de la bande est désigné comme le commanditaire. On apprend que Taqhi, le boxeur albanais, a piqué toutes les montres avant le partage du butin : chez les bandits c'est la loi du plus fort, personne n'a semble-t-il réclamé son dû à l'époque, mais l'audience vire au règlement de contentieux entre malfrats sous le regard consterné du Président Picco.

Du côté des victimes, la femme cible du braquage a pu assister aux premières heures du procès, mais probablement ne reviendra-t-elle pas. Le traumatisme est encore trop frais ; "il faut imaginer ce qu'est ce type de braquage à main armée, brutalement vous êtes menacés de mort, mon rôle c'est de faire entendre cette souffrance" expliquait Me François Abadie pour la partie civile. Verdict attendu vendredi.