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Violente séquestration à Revel. "J’ai cru que j’allais mourir" témoigne la Tarnaise tabassée pendant 8 heures.

Les prévenus écopent de lourdes peines, ce mardi à Toulouse, en comparution immédiate.  

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7 mars 2023 à 22h44 par Brice Vidal

 

Ils sont quatre dans le box. Penauds. Trois ont la vingtaine. Des parcours de vie difficiles, en rupture, entre placement en foyer et familles d’accueil. L’un est qualifié d’intelligence faible. Un titre que pourrait se disputer allègrement les trois autres. Et il y a Karine, la trentenaire, qui a allumé la mèche. Elle reproche à Alya* originaire de Soual (81) de l’avoir dénoncée lors d’une procédure judiciaire. Dans la nuit du 27 janvier, la petite bande invite la Tarnaise de 36 ans pour passer la soirée « je croyais que Karine était ma meilleure amie » nous dira-t-elle. Le calvaire commence : les coups pleuvent sur la tête de Cindy dans une rue sombre de Revel.

 

S’ensuit une séquestration de 8 heures dans un appartement. « Salope, c’est à cause de toi que j’ai fait 5 mois avec sursis » ricane la trentenaire. Les deux garçons, des paumés, sont à califourchon sur la victime. Crachats, coups de poing, balayettes… La vidéo de la scène de torture, que les prévenus ont eu « la bonne idée » de diffuser sur les réseaux sociaux, a été projetée, ce mardi, lors de l’audience. Elle parle d’elle-même, à tel point que la procureure Laëtitia Zabka lâchera « je pourrais rester assise. Et requérir ».

 

Les prévenus passent en comparution immédiate mais la gravité des faits auraient mérité une ouverture d’information judiciaire. Ils ont déshabillé la victime, l’ont humilié. Alya les supplie d’arrêter. Elle terminera à ce point défigurée que l’ASE estimera les dégâts incompatibles avec une visite auprès de ses enfants. Les prévenus se cherchent des excuses à l’audience, la faute « à pas de chance », au mauvais sort qu’on leur a fait, « à la drogue et l'alcool » et « aux mauvaises fréquentations », « la vie m’a cabossée » dira l’autre. Mais ce n’est pas « le père de la mise en cause » ou « le référent de l’ASE (aide sociale à l’enfance) qui a porté les coups sur la tête de ma cliente » qui « a terminé à errer dans les rues de Castres le visage bleu du front au menton » plaidera Me Brice Zanin, avocat d'Alya. Le tribunal aura retenu les violences aggravées, la séquestration et les menaces de mort. Les prévenus resteront a minima entre 2 ans et demi et 18 mois derrière les barreaux avant de sortir à condition de respecter moult injonctions : interdiction d'entrer en contact avec la victime, avec les autres mis en cause et interdiction de port d'arme.  

 

 

* Le prénom a été changé.