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Sécheresse. Comme en Vendée, Toulouse veut réutiliser l’eau usée pour faire de l’eau potable

Aux Sables d’OIonne, le projet Jourdain, dispositif pilote en Europe, pourrait inspirer la Ville rose. Explications.  

La sècheresse persiste dans le littoral du Languedoc et du Rousillon

8 août 2022 à 10h15 par Brice Vidal

 

Les collectivités du Sud-Ouest se creusent les méninges face à la répétition des épisodes de sécheresse. Et le projet Jourdain, une première en Europe, pourrait bien inspirer Toulouse. Aux Sables d’OIonne en Vendée, il va permettre de traiter l’eau usée pour en faire de l’eau potable. La construction et l’exploitation de l’usine d’affinage des eaux usées ont été confiées au groupe Veolia. Véolia qui, sur Toulouse Métropol, gère la distribution de l’eau.

 

Sur 50 millions de m3 d’eau prélevés dans la Garonne, 45 millions sont rejetés

Pour faire face au stress hydrique que connaît la Ville rose, les élus se mettent au travail. Toulouse a déjà une unité de traitement des eaux usées à la station de Ginestous, elle permet de réutiliser l’eau pour l’arrosage et le lavage par exemple, sauf que règlementairement « ce n’est pas aussi évident » explique Robert Medina, élu en charge de l’eau à Toulouse Métropole : « on attend des autorisations pour pouvoir utiliser l’eau dans ce sens » et « il faut que la loi progresse ». TM prélève chaque année 50 millions de m3 d’eau dans la Garonne et en rejette 45 millions au lieu de la réutiliser, alors pour l’élu « il y a quelque chose à faire, il faut que l’Etat nous entende pour pouvoir réutiliser cette eau. »

 

Une demande de subvention pour développer la « REUT » de Ginestous

La collectivité a fait une demande de subventions auprès de l’Agence de l’eau qui dépend de l'Etat « pour pouvoir développer cette unité de réutilisation (REUT) » et « aller plus loin ». Aujourd’hui seulement de 120 000 m3/an sont réutilisées pour l’arrosage des espaces verts de Ginestous-Garonne ainsi que du Golf de Garonne. « Il faut pouvoir arroser par exemple la pelouse du Stade Toulousain, le remplissage des camions de pompiers ou hydrocureurs, la recharge des nappes phréatiques ou nettoyer les rames de métro » propose Robert Medina. Remettre ces eaux « en tête d’une usine de traitement de l'eau potable a un sens » pour le maire de Mondouzil pour qui « de toutes façons, l’eau est actuellement rejetée à la Garonne » et « les stations en aval récupèrent l’eau de Toulouse pour en faire de l’eau potable ». En Israël, environ 90% des eaux usées sont recyclées soit pour l’irrigation, soit pour la consommation.

 

 

En Haute-Garonne, les restrictions de prélèvements d'eau seront étendues et renforcées à compter de mardi

• Le lavage des véhicules hors des stations professionnelles est interdit, sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (véhicules sanitaires - alimentaires) ou technique (bétonnière…) et pour les services intervenant au titre de la sécurité publique (pompiers, police, etc.).
• Le remplissage des piscines privées est interdit. La mise à niveau diurne des piscines privées est interdite. La vidange des piscines publiques est soumise à autorisation.
• L’arrosage des pelouses, espaces verts publics et privés, jardins d’agrément, terrains de sport est interdit. L’arrosage des jardins potagers est interdit de 8h00 à 20h00.
• Les fontaines publiques en circuit ouvert devront être fermées, excepté celles délivrant de l’eau potable .
• Le lavage des voiries est interdit sauf impératif sanitaire et à l’exclusion des balayeuses laveuses automatiques.
• Les activités industrielles et commerciales devront limiter au strict nécessaire leur consommation d’eau. Le registre de prélèvement devra être rempli hebdomadairement.
• Le prélèvement d’eau en vue du remplissage ou du maintien du niveau des plans d’eau de loisirs à usage personnel, quelle que soit leur surface, est interdit.
• Les ICPE devront respecter les prescriptions prévues par les arrêtés cadre départementaux, et éventuellement, par les arrêtés complémentaires spécifiques à certaines installations. Des dispositions doivent être prévues, si nécessaire, dans l'arrêté d'autorisation de l'ICPE pour permettre le stockage des rejets en cas d'interdiction de ces derniers.
• La vidange des plans d’eau de toute nature est interdite dans les cours d’eau.
• Une surveillance accrue des rejets des stations d'épuration est prescrite. Les travaux nécessitant le délestage direct dans le milieu récepteur sont soumis à autorisation préalable et pourront être décalés jusqu'au retour d'un débit plus élevé.
 

© Photo : Patrice Nin @Toulouse.