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Scission dans le projet d'université unifiée à Toulouse : réunion de la dernière chance ce vendredi ?

Tous les acteurs du dossier doivent se réunir pour tenter de réintégrer TSE et Paul-Sabatier au sein du projet.

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13 janvier 2022 à 12h05 par Brice Vidal

 

L’information révélée par nos confrères de France 3 Occitanie a fait l’effet d’une bombe. Le projet de construction d’une grande université de recherche à Toulouse a du plomb dans l’aile.

Alors que l’ensemble de la communauté universitaire et les grandes écoles de Toulouse  – Toulouse School of Economics, INSA, UT1, UT2, UT3 mais aussi ISEA-Supaero, INP – travaillaient depuis plusieurs mois à la création d’une nouvelle université unifiée, deux des entités ont jeté un pavé dans la mare : la Toulouse School of Economics, Paul-Sabatier soutenus "du bout des lèvres" par ISAE-Supaero. Ils ont élaboré un projet dissident dans une alcôve « pour faire face au déclassement annoncé de Toulouse » précisent-ils. 

 

Les autres responsables universitaires « agacés » par une initiative « brutale »

 

« A trois semaines de l’échéance de l’appel à projets » « confirmé par arbitrage collectif en décembre 2021 » cette initiative « isolée » suscite « l’incompréhension » notamment par « la brutalité de la méthode » indiquent dans un communiqué commun Emmanuelle Garnier, Présidente de l’UT2, Hugues Kenfack la président de l’Université Toulouse Capitole, Catherine Xuereb pour l’INP, Bertrand Raquet de l’INSA et Philippe Raimbault le Président de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. Lequel se dit « agacé » du coup de force du Président de Paul-Sabatier Jean-Marc Broto « qui a réaffirmé fin décembre son implication, certes en disant qu’il ne lui trouvait pas assez d’ambition, mais on aurait préféré qu’il la travaille avec nous plutôt que de faire un projet concurrent pendant les vacances ».

Le projet de TSE et Paul-Sabatier « sera certainement plus élitiste » qui « envisage de séparer les formations classées sous une marque internationale des autres formations ». Scientifiques et économiques contre le reste du monde ? « C’est pas aussi simple, oui pour l’économie mais les scientifiques sont une communauté très large également représentée dans les organismes de recherches INRAE, CNRS et les écoles d’ingénieurs qui ne sont pas dans ce projet ».

 

Une réunion vendredi pour trouver des convergences

 

Le directeur général de l’ISAE Supaero a indiqué soutenir le nouveau projet mais que sa position n’était pas définitive. Selon nos informations, une réunion doit se tenir ce vendredi pour faire revenir les dissidents dans le giron commun « on va rediscuter et travailler pour une convergence ». Les lignes pourraient donc bouger « il y a des choses qu’on est prêts à entendre et on va faire des propositions ». Une chose est sûre selon Philippe Raimbault « le dépôt de deux projets handicaperait les deux et serait un très mauvais signe envoyé à Paris et au jury international qui doit statuer. » le gouvernement mobilise 2,55 milliards d’euros pour amplifier le soutien aux universités, aux écoles et aux organismes de recherche et de transfert de technologie.

A ce stade, l’unanimité existe sur le projet scientifique et l’objectif, elle n’y ait pas sur les moyens d’atteindre le but.  « On doit tous travailler pour qu’il y ait à Toulouse une université qui puisse être reconnue comme une grande université de recherche équivalente aux IDEX et de ce fait puisse accéder aux financements » plaide Philippe Raimbault. 

Dans un communiqué l'Université Paul-Sabatier maintient que son projet "Toulouse Tech University" est destiné à « faire rayonner le site toulousain à l’international ». Un projet qui serait une « alternative au projet de Comue expérimentale qui se dessine [...] qui n’a pas retenu le principe d’un premier cercle fusionné et d’un deuxième cercle partenaire ». Jean-Marc Broto ajoute « nous avons poursuivi cette idée de réunir un cercle d’acteurs s’engageant plus fortement. »