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Réforme des retraites. Premiers heurts à Toulouse, les syndicats interpellent Pierre Fabre à Castres

Neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi 23 mars 2023 en Occitanie. Le tour de la région des mobilisations en cours.

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23 mars 2023 à 16h26 par Axel Mahrouga

Neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi 23 mars 2023. Après l'utilisation du 49.3 par Emmanuel Macron et l'échec de la motion de censure à l'Assemblée nationale, les syndicats espèrent un regain de mobilisation. En Occitanie, des cortèges se sont élancés de Toulouse, Castres, Albi, Perpignan ou encore Foix. 

Entre 30 000 et 150 000 manifestants à Toulouse

Difficile de se faire une idée du nombre réel de manifestants à Toulouse tant l'écart des chiffres annoncé est important. À l'issue du cortège, les forces de l'ordre comptabilisent 30 000 personnes dans les rues de la ville rose, là où l'intersyndicale dénombre 150 000 manifestants.

Un cortège parti de Saint-Cyprien à 15 h pour rallier la place Jean Jaurès en passant par le boulevard d'Arcole. Sur place, notre journaliste décrit une situation «électrique». Quelques tags sur des façades de bâtiments ont été relevés au début de la manifestation. Selon la police, un commerce aurait été visé autour de Compans.

Pendant la procession, un groupe composé de membres de l'ultra-gauche, d'autonomes anarchistes ou gilets jaunes ont pris les devants, avec des individus encagoulés. De premiers heurts sont à signaler avec l'utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre au niveau de Jeanne d'Arc. Un canon à eau est déployé pour tenter de disperser la foule. Les manifestants pacifistes refluent vers le Décathlon du boulevard d'Arcole pour échapper au gaz.La manifestation n'aura pas atteint Jean Jaurès, son point d'arrivée prévu.

Le rapport de force entre les forces de l'ordre et les manifestants restés pour en découdre se tend de minutes en minutes. Les militants d'ultra-gauche s'emparent du mobilier urbain pour l'envoyer sur les forces de l'ordre qui répliquent par des tirs de gaz lacrymogène, gaz dispersés par le vent qui souffle actuellement sur Toulouse.

L'intersyndicale interpelle les dirigeants de Pierre Fabre à Castres

Dans le Tarn, une première manifestation s'est élancée ce matin à 11 h de la place Soult. Déviant de leur parcours prévu, les 8 000 manifestants annoncés par l'intersyndicale ont fait une halte aux abords du site de Péraudel des laboratoires Pierre Fabre.

Leur but, interpeller les dirigeants de l'entreprise pour qu'ils demandent à Emmanuel Macron de retirer la réforme des retraites. « Les dirigeants Pierre Fabre, dont certains siègent au Medef, doivent être conscients de la grave crise dans laquelle nous entraîne ce gouvernement. Les DRH ne peuvent qu’être réalistes sur la situation des conditions de travail des travailleurs et travailleuses que ce soit dans les laboratoires Fabre ou ailleurs » déclarent les syndicats dans une lettre remise aux dirigeants de la société.

À Albi, 20 000 personnes étaient dans les rues pour cette neuvième journée de manifestation. Un cortège parti à 14h30 de la place du Vigan qui a défilé sans incident à noter sur le parcours.

Entre 5000 et 18 000 manifestants à Foix

Dans l'Ariège, les chiffres de la mobilisation vont du simple au triple. Ils étaient 18 000 dans les rues de Foix selon les syndicats, 5 000 selon la police. Une manifestation qui avait commencé aux aurores avec le blocage ce matin de tous les accès à la cité comtale.

Une action d'envergure qui a provoqué d'importants bouchons. Les voitures et poids lourds ont été redirigés vers l'étroite route qui prend la direction de Vernajoul. Les barrages filtrants ont cessé en fin de matinée pour permettre aux manifestants de rejoindre le cortège. 

Une interpellation en marge des manifestations à Perpignan

Dans la cité catalane, le départ du cortège (photo de titre) était prévu à 10 h 30 ce matin. Une manifestation principale, rejointe à son départ par deux cortèges partis plus tôt le matin de l'avenue de l'industrie (piquet de grève des postiers) et de l'Institut départemental de l'enfance et de l'adolescence, avenue Sauvy. Dans les rues perpignanaises, les syndicats dénombrent 20 000 manifestants, un chiffre descendu à 7 500 par le comptage des forces de l'ordre.

Une journée de manifestation marquée par une interpellation en marge du cortège. Une personne a été placée en garde à vue, suspectée d'avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre. Une mesure, contestée par une soixantaine de personnes qui se sont réunis devant le commissariat pour demander « la libération de leur camarade ». 

Une autre manifestation s'est tenue dans la sous-préfecture de Prades, où un peu moins de millier de manifestants s'est rassemblé. La fin de cette mobilisation a été ternie par l'intervention des forces de l'ordre qui ont fait usage de spray au poivre pour disperser les militants.