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Procès Merah, jour 2 : le parcours du frère du "tueur au scooter" décortiqué

Ce mardi, la Cour d'Assises spéciale de Paris revient sur l'enfance et la vie d'Albdelkader Merah. 

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26 mars 2019 à 11h12

Abdelkader Merah sera-t il condamné plus lourdement qu’en première instance ?

La Cour d’Assises spéciale de Paris rejuge depuis ce lundi 25 mars le frère de Mohammed Merah, le "tueur au scooter" qui a assassiné 7 personnes en 2012 à Toulouse et à Montauban.

La question de la complicité au coeur du procès

En 2017, Abdelkader Merah avait été condamné à 20 ans de réclusion, en novembre 2017, mais relaxé pour la complicité d’assassinats. Pour son avocat, Eric Dupond-Moretti, "le dossier n'a pas changé. Les juges ne sont plus les mêmes mais concernant la complicité d'assassinats, le dossier est toujours vide. Vous allez assister à l'audience, vous noterez les preuves si vous les trouvez."

Mais Me Carole Masliah, qui représente entre autres Eva Sandler (qui a perdu son époux Jonathan Sandler et ses deux enfants Gabriel et Arié), le directeur de l’école juive Ohr Torah et de nombreux internes, veut, elle, la peine maximale :"On attend la perpétuité."

Le deuxième accusé Fettah Malki avait écopé de 14 ans de réclusion en première instance pour avoir fourni un gilet pare-balles et une arme à Mohamed Merah.
Il est apparu fatigué, cerné, baillant même ce lundi à l’énoncé des charges retenues contre lui et alors que la Cour revenait sur son parcours. Il a nié toute appartenance à la mouvance radicale islamiste, et son avocat Me Edouard Martial, compte bien aller dans le même sens. "La religion il ne sait pas ce que c'est, il n'a jamais mis les pieds à la mosquée. Le langage des djihadistes, des combattants il l'a découvert devant la Cour d'Assises."

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Ce mardi, c'est l'enfance et le parcours d'Abdelkader Merah qui sont examinés. 

"Je veux un procès digne"

Peu de parties civiles ont fait le déplacement jusqu'à Paris. La famille de Myriam Monsonégo (qui n'avait que huit ans quand elle a été tuée), par exemple, n'était pas présente ce lundi. "Ce n'est pas un manque de courage, ils sont très attentifs au déroulé du procès même s'ils ne sont pas présents", souligne Me Carole Masliah.

Mais ceux qui sont là font une fois encore preuve d'une grande dignité dans ce procès plus apaisé qu'en première instance.

Il y a Latifa Ibn Ziaten qui demande "un procès digne. Je veux que la vérité éclate et qu'il y ait moins de spectacle qu'en 2017".

Samuel Sandler, le père et le grand père de Jonathan, Gabriel et Arié du même nom, exige lui "que justice soit faite. Je suis persuadé qu'il (Abdelkader Merah) est complice. C'est le sang de mes enfants et il n'a jamais émis le moindre regret."

Radia Legouad, la soeur de Mohamed Farah Chemsedine Legouad, militaire du 17ème RGP de Montauban, assassiné alors qu’il avait le dos tourné, a souffert lors de cette journée de lundi et elle n'est pas sûre de tenir. "C'est terrible de réécouter les faits, c'est d'une violence... On espère arriver au bout pour pouvoir commencer seulement commencer le travail de deuil. Revoir Abdelkader Merah ça fait toujours le même effet. On avait déjà eu cinq semaines de sa présence arrogante, on ne s'attendait pas à mieux" , confie -t-elle les larmes aux yeux, à notre reporter 100% sur place, Brice Vidal.

Le verdict des magistrats professionnels (il n'y a pas de jurés populaires dans ce type de procès) est attendu le 18 avril prochain. 

-B.V. avec C.F.-

Patrick Klugman, avocat de Samuel Sandler
Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad Ibn Ziaten, assassiné en 2012
Me Eric Dupond-Moretti, avocat d'Abdelkader Merah
Radia, lasoeur de Mohamed Farah Chemsedine Legouad,, soldat du 17ème RGP de Montauban, assassiné alors qu’il avait le dos tourné
Samuel Sandler, père et grand-père de Jonathan, Arie et Gabriel du même nom