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"On est passé à côté d'une deuxième exécution", témoigne le père de Yanis, mortellement fauché à Villeneuve de la Raho

Akim Metlas est apparu soulagé ce mercredi après le renvoi au 14 décembre du délibéré du procès de la conductrice qui a renversé son fils. Âgé de 8 ans le 5 février 2022, le petit traversait un passage piéton aux abords du lac de la commune catalane, quand il a été écrasé.

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9 novembre 2022 à 16h15 par John Bourgeois


Le délibéré n’a finalement pas été rendu au palais de justice de Perpignan. La conductrice de 57 ans qui avait percuté le petit Yanis, 8 ans, sur un passage piéton de Villeneuve de la Raho en février dernier, devait enfin connaître son jugement ce mercredi 9 novembre, mais une pièce manquante a entrainé son renvoi. 

Un nouvel espoir pour la famille de Yanis

5 ans de prison avec sursis avaient été requis le 28 septembre dernier contre celle qui était jugée pour homicide involontaire, avec les circonstances aggravantes de délit de fuite et de manquement à une obligation de prudence. La présidente du tribunal correctionnel a fait savoir hier qu’une pièce venait d’être ajoutée au dossier : une expertise anatomopathologique. Ce manque oblige le renvoi de l’affaire au 14 décembre prochain.

C’est une bonne nouvelle et un soulagement pour le père du jeune défunt. "Cela va permettre de reconsidérer le débat avec des élements qu'on demande depuis le début", nous a confié Akim Metlas ce mercredi. "J'espère qu'on ira dans la logique d'une vraie justice [..] Sur la base de documents qui manquaient, cela aurait laissé un goût trop amer. Je pense qu'on est passé à côté d'une deuxième exécution." Le père du jeune défunt va désormais retrouver ses avocats pour reprendre le dossier en main. Il garde espoir d'une issue différente des réquisitions du parquet. 
 

Akim Metlas, père de Yanis


Un combat pour une peine au delà du sursis

Depuis le drame il y a neuf mois, les proches du petit Yanis se sont mobilisés à de multiples reprises, à l'occasion de rassemblements ou de marches de soutien, à Perpignan comme en région parisienne. Leur objetcif : que la prévenue soit fermement condamnée. Cette dernière se justifie d'avoir été "ébloui" par le soleil lors des faits, et d'avoir pensé avoir percuté "un volatile". Elle roulait plus vite que la limite autorisée et ne s'était arrêtée que 600 mètres plus loin après le choc, sans être revenue sur le lieu du drame. 

Un acte toujorus impensable pour Akim Metlas. "C'est horrible. Elle n'a pas porté assistance à mon fils alors qu'il en avait besoin. Il y a eu un excès de vitesse. Il y a eu un enfant qui était blessé par terre et qui a été écrasé, volontairement,  dans la mesure où elle décide de s'enfuir. Voilà contre qui on lutte aujourd'hui", témoigne-t-il.  "Quand on sait que le procureur requiert 5 ans de prison avec sursis, et 18 mois de retrait de permis aménageable, est-ce que cela vaut la mort d'un enfant sur un passage piéton ? Non."

Le dénouement de cette affaire sera connu à minima le 14 décembre prochain, si un renvoi n'est pas une nouvelle fois annoncé. Pour rappel , les avocats de la famille de Yanis avaient demander l’ouverture d’une information judiciaire lors du procès en septembre, pour que l’enquête soit approfondie.

Akim Metlas