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Le meurtrier de Priscillia à Estagel condamné à 30 ans de prison, assortis de 20 ans de sûreté

Damien Beyssel, 21 ans, était jugé depuis lundi aux assises des Pyrénées-Orientales pour le meurtre à coups de couteau, et la tentative de viol et d’agression sexuelle de la jeune fille, âgée de 18 ans à l’époque.

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3 novembre 2022 à 17h28 par John Bourgeois


Clap de fin à la cour d’assises des Pyrénées-Orientales. Le troisième et ultime jour de procès autour du meurtre de Priscillia Gonzales s’est achevé ce jeudi 3 novembre avec son verdict. Ce sera la peine de 30 ans de prison, assortie d'une période de 20 ans de sûreté, pour Damien Beyssel, jugé pour "meurtre, tentative de viol et d’agression sexuelle sur personne vulnérable".

Une sordide affaire au cours de l’été 2019

Il a fallu replonger dans de tristes souvenirs lors de ces trois jours de procès. Le 7 juillet 2019, Priscillia Gonzales, âgée de 18 ans à l’époque, était retrouvée morte dans le cimetière de la commune, à moitié nue, avec plusieurs blessures causées par une arme blanche. Trois mois plus tard, son meurtrier présumé avait été interpellé. Il s’agit d’un jeune habitant d’Estagel, du même âge que Priscillia. Ce dernier avait alors très vite reconnu les faits.

Damien Beyssel a d’ailleurs réitéré ses aveux dès le premier jour du procès aux assises ce lundi. Lors de la deuxième journée d’audience, c’est même un récit glaçant qu’il livrait au moment de retracer les circonstances de son acte. S’il ne peut pas expliquer sa pulsion meurtrière, il reconnaît avoir étranglé, tenté d’abuser sexuellement de Priscillia, puis de lui avoir asséné plusieurs coups de couteau à la gorge, et ce, pour que personne ne sache ce qu’il avait bien pu se passer dans ce cimetière estagellois, lors du bal annuel des pompiers.

La famille souhaitait la réclusion à perpétuité, la défense plaidait l’enfance difficile

"Je ne pourrai pas rentrer chez moi avec une punition qui ne soit pas sévère. On veut une justice", nous confiait dès lundi la mère de Priscillia. Sophie Gonzales, défendu par Maître Brivet-Galaup, réclamait la réclusion criminelle à perpétuité. La mère meurtrie a dû revivre avec douleur l’horreur de juillet 2019, et souhaitait une réponse d’autant plus ferme, pour qu’un message soit passé à travers le pays, en proie à de plus en plus de drames ces derniers temps. 

Du côté de la défense de Damien Beyssel, on n’excuse évidemment pas l’inexcusable. Le jeune homme dit vouloir assumer les conséquences de son acte, et donc sa condamnation. Il s'est d'ailleurs excusé auprès de la famille de Priscillia lors des deniers instants du procès. Son avocat, Maître Alfort, réclamait une peine moins lourde que celle des tueurs en série, qu'il a d'ailleurs pu défendre au cours de sa carrière. Il évoque une pricnipale raison : "l’enfance complètement fracassée qui est la sienne, avec un père complètement absent et une mère maltraitante, violente", nous expliquait-il cette semaine. 

Le verdict des jurés est finalement moins lourd que les réquisitions de l’avocate générale (prison à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté). Damien Beyssel est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de 20 ans de sûreté, et d’un suivi socio judiciaire de 20 ans, avec injonction de soins. "Je suis très satisfaite de ce verdict, notamment parce qu'il y a une obligation de soins. Je suis contente qu’il y ait une justice, j’ai été entendue et écoutée", réagissait ce jeudi soir la mère de Priscillia, malgré une peine moins lourde que ce qu'elle souhaitait.
 

Des témoignages au cours du procès : 

Sophie Gonzales, mère de Priscillia, qui réclame la prison à perpétuité à l'encontre de l'accusé
Maître Brivet-Galaup, avocat de la partie civile
Maître Alfort, avocat de la défense