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La Tour d'Occitanie menacée par un barrage situé à 50 km de Toulouse ?

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12 décembre 2019 à 12h18 par Brice Vidal

Un recours contentieux contre le permis de construire est déposé ce jeudi par un collectif.

 

Quatre organisations et cinq riverains déposent, ce jeudi, un recours contentieux contre le permis de construire de la Tour d'Occitanie, au tribunal administratif de Toulouse. Il s'agit de la construction phare du projet (ex-TESO) désormais baptisé Grand Matabiau. Un gratte-ciel de 150 mètres de hauteur dont les premiers coups de pelle devaient intervenir en 2020.

Les associations "Non au gratte-ciel de Toulouse-Collectif pour un urbanisme citoyen", "Les Amis de la Terre Midi Pyrénées", Droit au logement 31 et la "fédération France Nature Environnement Midi Pyrénées" dénoncent "un projet qui pose de nombreux problèmes environnementaux [...] des questions se posent et nous n'avons eu aucune réponse claire dans le cadre de l'enquête publique" explique Jean Olivier directeur régional de FNE.

 

Des questions de sécurité hydraulique

"Il n'est pas possible que la collectivité autorise un tel permis de construire" s'indigne Jean Olivier. Pour Richard Mébaoudj Président de "Non au gratte-ciel de Toulouse-Collectif pour un urbanisme citoyen" "l'étude d'impact souffre de lacunes". Au niveau environnemental les associations s'inquiètent du fait que la nappe phréatique "à 2 mètres sous le sol à cet endroit" risque de déborder en cas de forte pluies, la tour ferait barrage à l'écoulement des eaux.

L'autre élément identifié se situe à 50 km de Toulouse, dans le Lauragais : "en cas de rupture de barrage de la Ganguise, un dispositif de sécurité régional existe à l'endroit précis où le gratte-ciel doit être construit. Il permettrait à l'eau du Canal du Midi de se déverser sur les rails en cas d'inondation majeure." Une fois la tour érigée "ce serait impossible" expliquent les associations.

 

La végétalisation de la tour met-elle en danger les riverains en cas de grand vent ?

FNE s'inquiète aussi (paradoxalement) de la végétalisation que compte entreprendre le promoteur, la Compagnie de Phaslbourg. La fixation des arbres prévus sur la façade pose questions "il n'y a pas d'étude du risque que représenterait des vents violents qui pourraient emporter des parties de végétaux et retomberaient rue Bayard ou Allées Jean-Jaurès." Des questions que l'autorité environnementale a pointé mais pour lesquelles "aucune réponse n'a été fourni par le pétitionnaire".

Les associations laissent entendre que l'empressement de la collectivité à faire valider le permis de construire est lié aux futures dispositions énergétiques : "tout a été validé à la va-vite avant le passage aux RT 2020 qui impliquent d'ériger une tour à énergie positive." Le recours déposé par Me Alice Terrasse n'est pas suspensif.

 

Richard Mébaoudj et Jean Olivier.

Richard Mébaoudj et Jean Olivier.