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La Clinique des Cèdres, près de Toulouse, condamnée après la mort d'une patiente en 2012

Un médecin urgentiste, également poursuivi, a été relaxé.

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18 janvier 2022 à 15h37 par Brice Vidal

 

La Clinique des Cèdres de Cornebarrieu, un établissement privé de santé actuellement propriété du groupe Ramsay, a été condamné ce mardi à 150 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Toulouse. Un médecin responsable des urgences de la clinique a été relaxé.

 

Ils étaient poursuivis pour homicide involontaire après le décès, le 15 août 2012, d’une mère de famille de 39 ans. La patiente, qui n’avait été vue par aucun médecin de la clinique pendant plusieurs heures, était morte des suites d’un pneumocoque. Le parquet, qui avait requis à l’audience du 11 janvier 2022 au moins 150 000 euros d’amende contre la clinique des Cèdres, et 6 mois de prison avec sursis pour l’urgentiste de garde ainsi que 30 000 euros d’amende, n’a été que partiellement suivi. Le procureur avait évoqué lors de l’audience du 11 janvier 2022 « un véritable désastre médical dans une clinique à l’organisation mortifère », pointant « une surdité médicale ». L’enquête a révélé que les infirmières avaient appelé au moins cinq fois le corps médical et n’avaient eu pour seule réponse que des prescriptions, notamment de morphine.

Les médecins ne s’étaient pas déplacés, alors que les constantes vitales de la victime auraient dû alerter. Le retard dans la prise en charge « a fait perdre 40 à 50% de chance de survie à la patiente » précisera une expertise au cours de l’instruction. La défense du médecin représentée par Me Laurent De Caunes a expliqué que « toutes les analyses réglementaires ont été faites » mais « un IRM n’a pas donné d’éléments suffisamment clairs sur un problème congénital ». L’avocat du médecin, a aussi avancé qu’un gastroentérologue dans le viseur au début de l’enquête pourrait avoir falsifié une fiche médicale pour "charger son collègue urgentiste".

 

Me Frédéric Douchez, avocat de la clinique des Cèdres, a indiqué qu’il interjetait appel de la décision. Les proches de la victime ne s’étaient pas portés partie civile au pénal, attendant l’audience au civil pour demander réparation.