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L’autoroute Castres-Toulouse, en service fin 2025, sera "respectueuse de l’environnement" affirme le concessionnaire

Tarif dégressif pour les véhicules verts, pas de barrières de péage. On vous dit tout sur la nouvelle autoroute qui rejoindra Toulouse dans 3 ans et demi. 

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20 juin 2022 à 21h19 par Brice Vidal

 

Avec la fin de la période de réserve électorale des services de l'Etat, il fallait avancer sur ce projet poussé par le défunt capitaine d'industrie pharmaceutique Pierre Fabre et classé Grande liaison d'aménagement du territoire en 2003 : l’autoroute Castres -Toulouse. « C’est un dossier essentiel pour le désenclavement et le développement économique du Tarn » soulignait le préfet de région Etienne Guyot au sortir d’un comité des financeurs avec le concessionnaire et les collectivités lundi.

Les travaux de l'A 69 commenceront en 2023 pour une mise en service fin 2025. Jusque-là la date de 2028 était avancée. Le préfet du Tarn se félicitait de la présence de l’ensemble des élus concernés par le tracé, « ils ont redit leur soutien à ce projet élaboré dans la transparence, le dialogue et le respect de l’environnement » insistait François-Xavier Lauch.

 

Un axe indispensable au désenclavement du sud-Tarn 

L’autoroute A 69 « qui va créer un millier d’emplois » reliera Castres à Verfeil puis rejoindra l’A68 et le péage de l’Union via la portion A680. Soit 53 km dont 44km de tracé neuf et 9km de section réaménagée « pour 35 minutes de gain de temps » annonce le concessionnaire pour 55 ans, Atosca.

Pour les élus locaux comme Christophe Ramond président du Conseil départemental du Tarn, cet axe était « indispensable pour contribuer au dynamisme économique du département en créant un triangle Albi-Castres-Toulouse et ouvrir aussi des perspectives vers l’Hérault ». Coût du projet : 383 millions d'euros dont 6% de subventions publiques. 

 

Tarif dégressif pour les véhicules électriques et abonnement moins cher 

Atosca filière du concessionnaire NGE dédiée spécifiquement à l’A69 révélait le prix du péage : 6,77 € pour un véhicule léger entre Castres et Verfeil, et insistait sur son autoroute "nouvelle génération" ; « on ne fait plus une autoroute aujourd’hui comme on faisait dans le temps, on doit tenir compte de la transition écologique » expliquait Martial Gerlinger directeur général de la concession A 69 Atosca ; « les usagers roulant en voitures électriques paieront 20% moins cher » et « 16 bornes de recharges seront disponibles sur les aires de covoiturage et de repos ». Un système d'abonnement est prévu sur la base de deux déplacements par jour ouvré : il reviendra à 4,06 € pour un véhicule normal 2,71 € pour un véhicule électrique. 

L’autoroute n’aura pas ces fameuses barrières de péage « consommatrices en espaces et en gaz à effet de serre » mais « des portiques free flow qui permettent d’identifier votre véhicule, ensuite on paie sur le site internet ». Les besoins fonciers de l'opération ont été réduits de 80 hectares avant et après la déclaration d'utilité publique (DUP) et les carrières de matériaux ne seront pas nécessaires grace notamment à « la réutilisation des matériaux de chantier. » 

Atosca « agile » a su éviter, selon ses partenaires, la surconsommation d’espaces agricoles, « une logique ERC, comme Eviter puis Réduire l’atteinte aux zones sensibles et Compenser si nécessaire ». 23% du budget de l’autoroute sera destiné à des fins environnementales. 8400 véhicules légers et 800 poids lourds par jour devraient à terme emprunter l’A69. Des opposants, notamment le collectif La Voie est Libre, contestent la pertinence du projet et militent pour un réaménagement de la RN 126, qui restera dans le projet A69 itinéraire de substitution.