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INFO 100% - Quatre individus, dont l'élu Emmanuel Crenne, présentés à la justice pour l'intrusion au Conseil régional d'Occitanie

 

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28 mai 2021 à 15h17 par Brice Vidal

Les mis en cause seront jugés en décembre prochain.

 

4 personnes ont été placées en garde à vue et présentées au parquet de Toulouse, après l'intrusion au conseil régional d'Occitanie. Parmi ces quatre personnes figure, selon nos informations, l'élu (ex-RN) Emmanuel Crenne.

Le 25 mars 2021, neuf individus ont pu s’introduire dans l’enceinte du bâtiment du conseil régional à Toulouse. Un intrusion via le parking. Le parquet évoque ce vendredi 28 mai 2021 dans un communiqué une intrusion "dans le but avéré de perturber la tenue de l’assemblée plénière en cours de cette institution." 

Les militants se réclamant d'Action française "ont été conduits sur place par deux élus de l’assemblée régionale", "munis d’un mégaphone" ainsi que "d’une banderole sur laquelle étaient inscrits les termes suivants : islamo-gauchistes, traitres à la France" Les activistes d'extrême-droite ont pu s'introduire dans l’hémicycle "et outrageaient [...] la Présidente de la Région Occitanie et les élus présents dans l’exercice de leur mandat " explique le procureur de la République Dominique Alzeari.

 

Un procès en décembre

 

Quatre auteurs présumés "dont un élu" ont donc été "identifiés" par les policiers de la Sûreté départementale, tous ont été "placés en garde à vue". "En l’état des éléments réunis à l’issue des investigations, des poursuites pénales ont été notifiées", les mis en cause comparaitront "devant le tribunal correctionnel de Toulouse, à l’audience du 10 décembre 2021, des chefs d’outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique et violences volontaires n’ayant pas entraîné d’ITT commises en réunion sur personnes chargées d’une mission de service public" conclut le procureur. Selon Dominique Alzeari, les suspects ont fait valoir "leur droit au silence" face aux enquêteurs.

Une source proche de l'enquête nous confirme que - outre les militants se revendiquant d'Action Française - l'élu régional poursuivi et qui aurait permis de fomenter cette action coup de poing dans un bâtiment aussi sécurisé est Emmanuel Crenne, un élu non inscrit originaire du Lot, ce dernier aurait été exclu en 2020 du groupe Rassemblement National. Il a naguère été responsable départemental du FN 46. Un élu nous indique par ailleurs qu'Emmanuel Crenne terminait dernièrement ses prises de parole à l'Assemblée régionale par un solennel "Vive le Roi"... 

 

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Emmanuel Crenne oppose un démenti


Le conseiller régional Emmanuel Crenne précisait le 5 juin 2012 dans un courriel à notre attention "je ne suis en effet pas mis en cause dans l'affaire de l'intrusion, mais mis en cause pour outrage presumé à Madame Delga pour des propos politiques tenus en hémicycle le même jour", ajoutant "par ailleurs je n'ai pas été exclu du groupe RN en 2020 comme vous l'affirmez. J'ai quitté le RN fin 2018 pour des raisons professionnelles." Il soulignait avoir été "mis en garde à vue et menotté pour des propos politiques tenus en hémicycle", "ce qui constitue une attaque sans précédent sur la liberté d'expression."

 

Emmanuel Crenne aurait porté plainte contre le Procureur de Toulouse et deux officiers de police judiciaire pour détention arbitraire, atteinte à la liberté d’expression, intimidation avec circonstances aggravantes.