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Fronde des maires : les élus du Tarn s'organisent

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3 novembre 2020 à 9h15 par La Rédaction

A chaque maire sa stratégie pour contourner le décret du gouvernement

 

Des maires tarnais se mobilisent pour les commerces de centre-ville. Opposition politique ou inquiétude économique, ces élus ont pris des arrêtés contre le décret du confinement. En cause : l’inégalité entre grandes surfaces et commerces de proximité. Le gouvernement a tenté d’apaiser en promettant de fermer les rayons "non essentiels" de la grande distribution. 

 

"La pire des solutions" pour le maire de Mazamet

Fermer les rayons problématiques au lieu d'ouvrir les petits commerces était une erreur pour Olivier Fabre. Il a donc signé un arrêté lundi pour ouvrir les commerces "non-essentiels". Pas un signe d'opposition pour lui, mais une volonté d'étendre ce qui essentiel. "La situation n'est pas la même qu'au premier confinement" souligne-t-il. Pour rester dans la légalité et éviter aux commerçants les contraventions, il encourage les boutiques à ne pas rouvrir avant la validation ou non de l'arrêté par le juge administratif. Bernard Prat, maire du Bout-du-Pont-de-L'Arn, a lui aussi signé un tel arrêté. 

 

Ouverture des commerces, bars et restaurants, salles de sport et lieux de culte à Lavaur

Bernard Carayon, maire de Lavaur, a lui signé trois arrêtés lundi pour ouvrir les commerces de la ville, les salles de sport et les lieux de culte, dans le respect des règles sanitaires. Il veut protéger l'équité des commerces, et les libertés d'accès aux activités sportives et cultuelles. L'élu s'appuie notamment sur l’article 72 de la Constitution, sur la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales, sur le code du sport, le code général des collectivités territoriales et la charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne. Il a signé un quatrième arrêté municipal ce mardi permettant la réouverture des bars et des restaurants, et leur libre accès dans le respect de précautions sanitaires renforcées.

 

Le maire de Castres n'ouvrent pas les commerces "non essentiels", mais...

Pascal Bugis ne prendra pas un arrêté comme les autres maires. Pour lui, le fondement de ces arrêtés n'a plus lieu d'être depuis l'intervention de Jean Castex sur la fermeture des rayons "non essentiels" de supermarchés.  Sa stratégie : lire dans les silences du décret du gouvernement. Le maire de Castres compte prendre lui un arrêté pour autoriser la vente de produits essentiels (masques, lunettes) hors magasins spécialisés. Une bijouterie qui vendra des masques ou des lunettes de soleil pourra aussi vendre sa marchandise habituelle en accueillant du public. "A partir du moment où vous avez trouvé le moyen d'accueillir du public dans votre commerce de centre-ville pour vendre des masques, de l'optique, ensuite il n'y a pas d'interdiction de vendre telle ou telle marchandise" explique Pascal Bugis.

 

La maire d'Albi attend pour signer un arrêté

Stéphanie Guiraud Chaumeil avait annoncé ce week-end qu’elle prendrait lundi un arrêté permettant l’ouverture de tous les commerces dits "non essentiels". Cet arrêté a été rédigé mais n’est pour l’instant pas signé. Elle préfère attendre les dernières mesures et ajustements pris par le gouvernement. 

 

La préfecture du Tarn va déféré devant le tribunal administratif les divers arrêtés signés par les maires de Lavaur, Bout-du-Pont-de-L’Arn, Mazamet, Saint Juéry et Castres. La préfecture  va contester la légalité de ces arrêtés locaux permettant l’ouverture des commerces. 

 

Eva Sannino