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Fouilles à Cagnac : les enquêteurs cherchent (aussi) le téléphone de Delphine Jubillar

Mettre la main sur le smartphone de la disparue pourrait solutionner l'énigme.

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23 janvier 2022 à 14h15 par Brice Vidal

 

Les enquêteurs cherchent-ils actuellement autre chose que le corps de Delphine Jubillar ? Les fouilles vont reprendre ce début de semaine à Cagnac-les-Mines. Les gendarmes de la Section de recherches de Toulouse pensent trouver des indices qui conduiraient au corps de l’infirmière disparue le 15 décembre 2020. 


La semaine dernière nous vous relations qu'au moins trois sites de recherches étaient débroussaillés et élagués, mais d’autres lieux de fouilles n’ont probablement pas besoin d’être nettoyé et pourraient aussi "faire l'objet de vérifications" nous précise-t-on de source proche de l'enquête. Selon nos observations, toutes les recherches se situent, pour le moment, autour de la partie basse du chemin de Drignac, en dessous de la ferme. Mais une question se pose, les enquêteurs ne cherchent ils pas le téléphone de Delphine ? 

 

Le smartphone introuvable possible clé du mystère

 

Car ce smartphone introuvable à ce stade est bien « une donnée importante de la procédure » nous confie une source judiciaire. Les enquêteurs savent quand cet appareil aurait cessé d'émettre le 16 décembre, ils savent aussi où, mais probablement pas au mètre près. Les gendarmes sont convaincus que Cédric Jubillar* a tué Delphine et qu’il n’a pas pu aller loin pour se débarasser du corps. Il lui a fallu, selon cette hypothèse qui induirait une préméditation, une zone où cacher le cadavre de son épouse rapidement. Le secteur boisé et vallonné, actuellement fouillé, est traversé par un chemin qu’un véhicule a pu emprunter. 

 

Si les chiens Saint-Hubert de la gendarmerie sont-là pour identifier des restes humains, les militaires de la Fouille opérationnelle spécialisée repèreront eux, s'ils existent, les indices contenant du métal : donc retrouver le smartphone serait bien une mission prioritaire. On sait que les appareils de détection du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban (17e RGP) nécessitent des réglages précis, notamment selon le type de sol et la taille des objets à rechercher. Le protocole est clair : nettoyer, arraser, déployer les chiens puis le matériel de détection de la F.O.S. 

 

Le chemin de Drignac n'est pas surveillé 24h/24 ?

 

Vendredi après midi, alors que la première semaine des recherches était terminée sans qu'aucun indice n'ait pu être mis au jour, aucun gendarme en faction n'était chargé d'éloigné les curieux. Surprenant ? Pas forcément.

Car le secteur a été parcouru à de nombreuses reprises, par les amies de Delphine ou durant les battues organisée en 2021. Les riverains proches ont le droit d'y circuler - la hameau de Drignac comprend une demi-dizaine douzaine d'habitations - mais assurément avec pour consigne des gendarmes de ne pas piétiner les zones de fouilles. L’arrêté municipal qui interdit de pénétrer est en vigueur un mois à compter de lundi dernier. Outre cet affichage, on peut légitimement penser que le chemin de Drignac est surveillé discrètement par la Section de recherches...  

 

* Mis en examen pour meurtre par conjoint et en détention provisoire depuis le 18 juin dernier, Cédric Jubillar est présumé innocent tant qu'il n'a pas été définitivement condamné par une Cour d'Assises. 

 

L'extrémité sud du chemin de Drignac avant les recherches.

L'extrémité sud du chemin de Drignac avant les recherches.

L'extrémité sud du chemin de Drignac vendredi dernier.

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