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ENQUETE 100% : Pourquoi le nombre de PV de stationnement a explosé en 2 ans à Toulouse ?

100%

12 mars 2020 à 13h50 par Brice Vidal

100% vous révèle les vrais chiffres du stationnement dans la Ville rose.

 

Un constat ébouriffant 

Jusqu'à + 113 % en 2 ans, une croissance qui ferait rêver tous les chefs d'entreprise... + 113 % c'est la hausse du nombre de FPS édité par les agents verbalisateurs de la mairie de Toulouse entre février 2018 et février 2020. Selon nos informations, 11 037 procès-verbaux ont été distribués à Toulouse en février 2018, 23 427 en février 2019, 23 589 en février dernier. Le FPS c'est le forfait de post-stationnement. Une redevance qui remplace l'amende pour infraction au stationnement payant.

Un petit calcul permet de constater qu'entre janvier 2018 (12 327 PV) et janvier 2020 (24 644 PV), la hausse est de 100%. Impressionnant. Certes tous les mois ne sont pas aussi prolifiques : entre décembre 2018 (12 288 PV) et décembre 2019 (16 750 PV), l'augmentation se limite à 36% sur 1 an, déjà pas si mal... Entre 2018 (211 547 PV) et 2019 (261 042 PV), le nombre de verbalisations FPS augmente de 23% et la tendance se confirme en 2020.

 

Alors pourquoi cette hausse vertigineuse : politique du chiffre ? Pression sur les agents verbalisateurs ? Selon nos informations, la mairie a donné de très récentes consignes de mansuétude à l'approche des élections municipales. Pourtant rien n'y fait, les PV continuent de tomber dru sur les contrevenants qui ne paient pas. Ou pas assez. Une source évoque le chiffre de "40 FPS minimum imposés par jour et par agent".

 

Des bugs ?

Contacté, Olivier Arsac l'adjoint à la sécurité à la mairie de Toulouse a lancé la réforme du forfait post stationnement. Il plaide "des bugs informatiques" pour expliquer un tel différentiel "nous avons eu plusieurs semaines de coupures et de suspensions des FPS". Des bugs qui expliqueraient "ces creux". "Le calcul d’évolution doit se faire entre janvier et février 2017 et janvier et février 2020 [...] la hausse est alors de 34% et 40% respectivement en janvier et février " explique Olivier Arsac. Selon nos informations, il y a bien eu des problèmes informatiques et ils surviennent encore parfois aujourd'hui. Pour autant, ils n'ont jamais paralysé le système pendant des semaines. 

 

L'extension du parc payant ne suffit pas à expliquer la hausse 

Et l'élu d'insister sur le caractère normal de cette hausse "la ville a poursuivi la politique d’extension du nombre de quartiers où le stationnement est payant [...] ce nombre de quartiers payants passant de 31 à 46, soit un total de places passant de 12 043 à 15 321 (+27%)". Une analyse à tempérer par le fait que les secteurs évoqués par Olivier Arsac se situent hors centre-ville, des quartiers où les résidents possèdent des abonnements valides. Peu de "gras" à faire là-bas... Parole d'agent, c'est bien à l'intérieur de la ceinture des boulevards que les ASVP et policiers municipaux "cartonnent" le plus...  

 

Toulouse et son passif avec la CRC

Olivier Arsac rappelle que la Chambre régionale des comptes, "en 2017 a fait reproche d’une insuffisance de contrôle de notre stationnement gênant" [NDR : en 2016 en réalité]. La CRC avait en effet pointé le faible taux de verbalisation à Toulouse recommandant de "faire coïncider les horaires effectifs de contrôle et les heures de stationnement payant et fixer des objectifs d’activité du service".


L'adjoint de Jean-Luc Moudenc conclut sa réponse "il est étrange que vos informateurs n’aient donné que janvier et février 2018 [...] il y a une volonté de faire croire à une forte hausse et une répression plus importante qui en réalité n’existent pas."

Ce même Olivier Arsac qui démentait récemment chez nos confrères de La Dépêche du Midi toute indulgence sur les contraventions de stationnement en période électorale... Ni trop, ni trop peu donc, pour cet ancien proche de Nicolas Dupont-Aignan, autre pourfendeur du matraquage fiscal... 

 

Que devient la manne du stationnement à Toulouse : LIRE ICI