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Deux individus jugés pour l'assassinat du trafiquant notoire Samy Verdier à Colomiers

Le procès a débuté ce lundi devant la cour d'assises de Haute-Garonne. 

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27 juin 2022 à 21h51 par Brice Vidal

 

La cour d’assises de Haute-Garonne juge cette semaine un de ces règlements de comptes mortels qui a ensanglanté la Ville rose entre 2019 et 2020.

 

Un contrat sur la tête de la victime ? 

Le 21 février 2019 à 21h15, allée de l’Adour à Colomiers, Samy Verdier trafiquant de drogue notoire était assassiné, touché par 4 balles dans ce qui ressemblait à une exécution. Les auteurs ont tiré dans le dos. Sa voiture, un Seat Leon, est retrouvée phare allumée moteur tournant. Lui allongé à quelques mètres de là. La victime se savait menacée, en témoigne l’arme chargée retrouvée à proximité du cadavre. Samy Verdier avait échappé quelques mois auparavant à une vendetta mortelle dans un PMU du quartier Papus. Un autre jour, des hommes cagoulés débarquent chez le coiffeur où il vient, quelques minutes auparavant, de se faire rafraichir. Mais pas encore refroidir. Des tueurs ont-ils raté leur cible de peu ? Possible. Les enquêteurs sont convaincus que Samy Verdier, tout juste sorti de prison, voulait reprendre « son » point de deal de la cité Tabar, que des rivaux se sont accaparés.

 

Peu d'indices matériels mais pléthore de témoins

La police judiciaire et sa consœur technique et scientifique ne retrouvaient que peu d’indices sur le lieu du crime. Pas de vidéo-surveillance. En revanche, les témoins foisonnent : 14 personnes en tout. Dont certains vont révéler qu’un Scénic a réussi à prendre la fuite. Les policiers vont rapidement mettre un nom sur le conducteur : Mehdi Verdier, le frangin qui a détalé par l’allée des Baronnies. Il sera placé en garde à vue. Les deux tireurs présumés, Youssef Varela de Barros, 28 ans, dit « Ursaf », et d'Aboubeker Berchane, 27 ans, dit « Boobs » seront arrêtés en 2020. L’un interpellé par les gendarmes à Saint-Jory ; le second en Espagne. 

Pour Me Pierre Dunac, avocat de la partie civile, leur culpabilité ne fait pas l’ombre d’un doute, « ils sont évidemment les exécuteurs exécutants […] des gens commandités mais qui sont d’une dangerosité extraordinaire, capables de tirer sur n’importe qui pour très peu d’argent » explique-t-il, alors que le frère de son client était « un homme qui se faisait respecter par son physique : un voyou romantique, contrairement aux deux autres qui sont de petites frappes de seconde zone ».

 

Victime et accusés issus du même quartier 

Directeur d'enquête, médecin-légiste, expert en balistique et chimiste se succédaient à la barre ce lundi. Les avocats joutaient. Pour la défense, notamment Me Alexandre Martin, les deux accusés n’ont aucun mobile « l’enquête révèle que Samy Verdier attirait les inimitiés, il avait des ennemis qui voulaient l’abattre en dehors de ceux que l’on accuse aujourd’hui, qui étaient des amis et qui n’avaient aucune raison de l’abattre puisque Verdier n’était plus à la tête du point de deal ». Samy Verdier était en effet une connaissance des deux co-accusés, tous natifs du même quartier de Colomiers.  Ces derniers nient les faits mais pas leur présence au moment des tirs. Leur version : ils s’étaient retrouvés avec les frères Verdier pour organiser un « carottage » : vol de stupéfiants ou d’argent à des trafiquants rivaux. Ils comparaissent pourtant pour assassinat en bande organisée et tentative d’assassinat en bande organisée. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.