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Comment Toulouse Métropole gère-t-elle la pénurie d’eau sur la Garonne ?

Le centre de pilotage Comet permet d’optimiser et « préserver au mieux la ressource » assure la collectivité. Reportage.

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4 août 2022 à 17h35 par Brice Vidal

 

L'eau du robinet provient du fleuve à Toulouse. Opérationnel depuis 1 an, Comet c’est le centre de pilotage et d’hypervision de service d’eau potable de Toulouse Métropole. Il est géré pour la collectivité par Cetom, filiale du groupe Véolia. 3300 km de réseau, 40 installations (réservoirs et stations) et un véritable concentré de technologie niché sur les hauteurs de Pech David, « c’est une tour de contrôle qui pilote et optimise le système de distribution de l’eau. Les bénéfices : une réactivité améliorée qui permet une meilleure préservation de la ressource, c'est primordial dans la période que l'on vit actuellement » souligne Julien Fourat, directeur du service gouvernance de Cetom.  

 

Stress hydrique sur la Garonne

 

Six personnes travaillent constamment dans ce poste de pilotage ultra moderne où Florian Nospelle est responsable technique sur les réseaux ; « on peut voir que nous sommes depuis juin dans les 5% des mesures les plus basses enregistrées depuis 2010 » explique-t-il doctement à propos du débit de la Garonne. Le fleuve charriait ce mercredi 42 m3/seconde, alors qu’au printemps au moment de la fonte des neiges, il oscillait entre 200 et 300 m3/secondes.

D’où l’importance des économies d’eau et Comet sert à faire la chasse aux fuites. Face à ses écrans, Jean Maubert le superviseur, fait le lien entre production, distribution et réclamations ; « sur les réclamations liées au manque d’eau, c’est souvent dû à des interventions déjà en cours suite à des fuites. La coupure doit être la plus courte possible ». Jamais donc le manque d'eau au robinet du Toulousain n'a été une conséquence de la sécheresse. 

 

Ponctions dans le fleuve et chasse au gaspi

 

Les prises d’eau sur la Garonne se situent sur trois secteurs : Pech David, Clairfont et Tournefeuille. Comet fait en sorte d’avoir des réservoirs toujours pleins et de limiter la perte d’eau « en Occitanie les usines ont un rendement moyen de 74%, sur 4 litres produits moins de 3 arrivent au robinet du consommateur » explique Florian Nospelle ; « ici nous sommes à 86% de rendement, objectif 88% en 2024 ».

Des progrès permis par les innombrables capteurs qui signalent les déperditions, « il y en a 1600 dont 300 qui écoutent les fuites ». Autre procédé, les compteurs en télé-relevés « déjà déployés notamment à Blagnac ou Bruguières » permettent de détecter les fuites chez l’habitant. Toute la métropole sera équipée fin 2024.

 

Toulouse peut-elle connaître une pénurie d’eau potable ?

 

Avec la Garonne à son plus bas niveau, les Toulousains doivent ils craindre une pénurie d’eau potable ? « Non la pénurie nous n’y sommes pas encore » rassure Robert Medina, l’élu en charge de de l’eau à Toulouse Métropole qui rappelle que « les habitants de la Métropole consomment 1% du débit d’étiage soit 0,5m3/seconde ». L’industrie et l’agriculture sont bien plus consommatrices. Et pour pouvoir continuer de fournir en eau une agglo à la démographie galopante, on peut compter sur Comet pour faire la chasse au gaspi.