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"Cette réforme ne me fait pas plaisir, mais elle est nécessaire" : Emmanuel Macron ne change pas une virgule au dossier des retraites

Confronté à une crise politique, le Président de la République s'est exprimé à 13 heures sur TF1 et France 2.

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22 mars 2023 à 13h35 par Brice Vidal

 

Des manifestations contre la réformes des retraites qui continuent, des rassemblements parfois violents, un gouvernement maintenu à 9 voix près à l'Assemblée ; Emmanuel Macron était tenu de s'exprimer. Il a choisi le 13 heures des deux premières chaines de télévision pour tenter un exercice oscillant entre "je resterai ferme" et "je vous ai compris". 

 

L'ordre public contre "les factieux et les factions"

Sur la réforme des retraites « le texte va poursuivre son chemin démocratique » a-t-il indiqué, « il a connu 175 heures de débat » et « le vote de la motion de censure a échoué » alors « il faut que ça rentre en vigueur avant la fin de l’année. » Interrogé sur sa petite phrase « la foule » n'a « pas de légitimité » face « au peuple qui s'exprime à travers ses élus », le président s’est expliqué fustigeant « ces groupes qui utilisent l’extrême violence » en République où « on ne peut accepter ni les factieux ni les factions ».  Garant de l'ordre public le Chef de l'Etat lâchait : « on ne tolèrera aucun débordement. »

 

Sur les retraites : les oppositions ne proposaient rien

Plus compréhensif, il confiait « pensez-vous que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? Non », mais selon le patron de l'exécutif « en 2030 il y aura 20 millions de retraités, il n’y a pas 36 solutions, il fallait faire cette réforme » rappelant ses arbitrages « on aurait pu baisser les pensions ou augmenter les cotisations des actifs. » Il taclait les opposants à la réforme qui n'ont rien proposé, « leur projet : c’est le déficit donc c’est le choix de faire payer leurs enfants » et « je regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé de compromis » ajoutant « il y a une tendance dans nos démocraties à vouloir s’abstraire du principe de réalité. » « C’est une réforme très difficile, on demande des efforts aux gens, ça n’est pas populaire » lâchait-il.

 

Le président concède son échec à convaincre

Tout juste reconnassait-il « son échec à convaincre » et une nécessité « d’entendre la colère légitime, le sentiment d’injustice ». Emmanuel Macron entendait mieux réguler « ces entreprises qui font tellement d’argent qu'elles rachètent leurs propres actions » alors que « leurs salariés doivent en profiter ». Il entendait engager des mesures pour plus de justice sociale, « il faut aller chercher toutes celles et ceux qui sont au RSA et les remettre sur le chemin de l'emploi » ; engager aussi des négociations avec les branches qui paient en dessous du minimum légal. Et revoir les carrières pour permettre de mieux gagner sa vie. Rappelant les deux millions d'emplois industriels détruits durant les précédents quinquennats, il soulignait la bataille « du plein emploi et de la réindustrialisation » engagée depuis 2017 sous sa présidence. On va continuer à avancer « à marche forcée » glissait Emmanuel Macron droit dans ses bottes.