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"Cédric Jubillar a menti, son téléphone était éteint la nuit de la disparition" affirme un avocat de la partie civile

Pour Me Laurent Boguet, avocat des enfants du couple Jubillar, l’étau se resserre autour du peintre-plaquiste de Cagnac-les-Mines. La défense rue dans les brancards. Décision attendue lundi 4 juillet. 

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28 juin 2022 à 14h34 par Brice Vidal

 

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse examinait ce mardi le prolongement de la détention provisoire de Cédric Jubillar, mis en examen depuis le 18 juin 2021 pour le meurtre de sa femme. Les avocats de la défense avaient fait appel de la décision du juge des libertés.

Cette fois la partie civile était à l’offensive. Pour l’avocat des enfants du couple Jubillar, Me Laurent Boguet « certains éléments ont fait avancer l’enquête ». Les expertises menées sur le téléphone du mis en cause ont été au cœur des débats mardi. Selon le conseil, les derniers rapports démontreraient que Cédric Jubillar a menti. Une fois de plus. Explications. 

 

Le téléphone de Cédric a-t-il été volontairement éteint la nuit du drame ?

Une fois de plus la chronologie des faits pose question dans cette affaire. La frise du temps. Selon Me Laurent Boguet, le téléphone de Cédric Jubillar a été mis hors tension et non en mode avion la nuit de la disparition, « la qualité médiocre de ce téléphone n’a jamais permis de discriminer une coupure batterie d’une mise hors tension volontaire » en revanche les experts peuvent affirmer qu’il n’a pas été mis en mode avion nous dit-on.

Le plaquiste affirme avoir mis l’appareil en mode avion après l’avoir chargé « pour s’en servir comme horloge » sauf que « l’appareil a présenté des indices de charge bien différents, il a peut-être été tout simplement coupé […] pendant les heures les plus tragiques de la soirée » analyse Laurent Boguet en se basant sur les conclusions des enquêteurs. De 22H08 jusqu’à 4h50 le téléphone de Cédric était donc éteint « et c’est tout à fait inhabituel chez lui, il est constamment sur son téléphone ». « C’est préoccupant » lâche l’avocat car « il prétend le contraire : pourquoi ment-il ? » ; « on ne peut s’empêcher de redouter que cette mise hors tension corresponde à un moment où il n’avait pas du tout envie d’être repéré. » La question qui est posée par ce nouvel indice : la préméditation, « il a dit dans des crises de colère : si elle me la fait à l’envers je la tuerai et on ne retrouvera pas le corps » rappelle Me Boguet qui souligne « le profil psychologique de l’intéressé compatible » avec la thèse défendue par l’accusation « sur fond de vécu abandonnique ».

 

Justice "malhonnête" selon la défense

La défense par la voix de Me Jean-Baptiste Alary s’emportait : « on est en train de nous expliquer qu’à 22h08 cet homme a éteint son téléphone parce qu’il savait déjà qu’à 23h il allait surprendre sa femme en discussion avec son amant, il savait qu’il allait péter les plombs 50 minutes plus tard ? De qui est-ce qu’on se fout dans ce dossier ?! »

Sa consoeur Me Emmanuel Franck renchérissait à couteaux tirés « c’est une justice qui finit par faire peur, celle que l’on redoute pour soi et ses proches, qui s’entête et analyse les éléments comme systématiquement à charge, quitte à se contredire et à mentir […] une justice, une méthodologie, une façon malhonnête intellectuellement de réfléchir. Décision de la « CHINS » attendue lundi 4 juillet.