Après le gel en Haute-Garonne, les viticulteurs déplorent les dégâts

Après le gel qui s’est abattu sur les domaines viticoles de Haute-Garonne la semaine dernière, les premiers bilans arrivent. Non loin de Toulouse, le Frontonnais a été particulièrement touché avec des températures qui ont chuté jusqu’à -1 degré sur la période du 19 avril.

Les vignes du Château Caze après le gel
Les vignes du Château Caze après le gel
Crédit : Chloé Morand-Bridet

24 avril 2024 à 17h50 par Chloé Morand-Bridet

L’heure des premiers bilans à la suite de la période de gel dans les domaines viticoles du département. Le Château Caze situé à Villaudric estime avoir perdu entre 30 et 40% de chiffre d’affaires. Les parcelles de vignes destinées au vin blanc ont particulièrement été touchées car plus fragiles, jusqu’à 70% de pertes. Cela fait déjà plusieurs années que le domaine se trouve en difficulté entre gel et autres désagréments : « en 2017 on avait gelé, en 2020 on a eu une grosse attaque de mildiou et on a perdu une partie de la récolte, 2021 on a de nouveau gelé, 2023 la sécheresse et maintenant 2024, encore un caillou dans la chaussure pour commencer l’année », témoigne Frédéric Lecheviller chef de culture du Château Caze.

Du gel est encore à craindre jusqu’à la période climatologique appelée « les Saints de glace » avant de passer aux beaux jours. Cette année elle se situe les 11, 12 et 13 mai et signe les dernières gelées qui peuvent survenir.

Mais une année de plus de gel ne sera pas sans conséquences pour le secteur viticole. « J’ai quelques collègues qui vont se trouver en très grande difficulté, surtout le secteur bio du Frontonnais », explique Frédéric Lecheviller. En effet, la viticulture biologique ne peut pas traiter le mildiou qui sévit depuis plusieurs années aussi efficacement que les domaines classiques.

Selon le viticulteur, il va y avoir beaucoup d’arrachage de vignes dans les années à venir. « On parle d’arracher 30 hectares de vignes sur 70 à Villaudric, tous domaines confondus », affirme le chef de culture. Les viticulteurs attendent des aides de l’Etat pour procéder à cet arrachage qui a un certain coût. « À Villaudric, s’il ne nous reste que 20 hectares de vignes ça ne fera pas vivre la viticulture dans la région. L’arrachage c’est la fin d’un vignoble, d’un patrimoine », conclu-t-il.

Frédéric Lecheviller constate les dégâts dans une de ses parcelles
Frédéric Lecheviller constate les dégâts dans une de ses parcelles
Crédit : Chloé Morand-Bridet